Raymond Poulidor : éternel deuxième ?
Dans le cœur des amateurs de cyclisme, Poulidor incarne l’éternel second, le lieutenant de grand luxe alors que son palmarès est des plus éloquents. Redécouverte d’un champion.
Idée absolument fausse concernant ce champion cycliste, il est loin, très loin, d’être l’éternel second à toutes les courses derrière Anquetil, Hinault ou Merckx. Vainqueur du Tour d’Espagne, de Milan – San Remo, huit podiums sur le Tour, le plus grand nombre de podiums d’ailleurs pour un cycliste sur cette course à égalité avec Lance Armstrong, suffisent pour en attester.
Carrière et Palmarès
Devant faire face à l’opposition de sa mère, Poulidor prend malgré tout sa première licence dans le club de « La pédale marchoise », à Montboucher. Il participe à sa première course en 1952, course gagnée par son frère Henri. Il finit 7e.
Montant petit à petit les échelons de la hiérarchie cycliste, il entre dans la légende du vélo comme l’éternel rival de Jacques Anquetil dans les années 60, puis il devient celui de Merckx dans les années 70.
Sa carrière professionnelle dure de 1960 à 1977. Il court avec toutes les légendes du Tour et du vélo : Louison Bobet, Anquetil, Merckx, Hinault, sous les couleurs des cycles Mercier. Arrivé au coude-à-coude avec Anquetil en 1964 sur le Tour de France, suite à des chutes et crevaisons, il ne collectionne pas moins de 189 courses parmi lesquelles :
- Bordeaux-Saintes en 1960
- Champion de France en 1961
- La Flèche Wallonne en 1962
- Le Grand Prix des Nations en 1963
- Grand Prix de Lugano en 1963
- Tour d’Espagne en 1964
- Critérium National en 1964
- Grand Prix de Cannes en 1964
- Super Prestige Pernod en 1964
- Prestige Pernod en 1964
- Le Dauphiné Libéré en 1965 et 69
- Escalade de Montjuic en 1965, 67 et 68
- Nice – Seillans en 1969
- La Semaine Catalane en 1971
- Paris-Nice en 1972 et 73
- Le Grand Prix du Midi Libre en 1973
- Numéro 1 mondial en 1964
Suite à cette carrière remarquable, il est fait Chevalier de la légion d’honneur le 25 janvier 1973.
Retraite de Poupou
Il raccroche en décembre 1977 après 18 saisons de cyclisme professionnel au plus haut niveau. Sa retraite est occupée à travailler pour Manufrance et France Loire cette dernière société fabricant des vélos sous les noms Mercier et Poulidor.
Il n’a pas quitté les routes du Tour de France, il y est intervenant au nom du LCL, l’un des sponsors du Tour.
En 2004, il sort ses mémoires préfacées par Merckx et accède au poste de président d’honneur des Audax (des épreuves sportives d’endurance excluant toute notion de compétition) après Henri Desgranges et Jacques Goddet.
Loin d’être l’éternel second, Raymond Poulidor reste, dans le cœur des Français un éternel numéro 1 aux côtés de Anquetil et Hinault.