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Le quiet storm : douceur rythmée

Racine ou branche du RnB, ce style tout en douceur appartient à la famille soul, dans sa version la plus suave.

Voici un genre musical né d’une façon originale : un chanteur auteur compositeur, dont l’un des titres « Quiet storm » devient le nom d’une émission nocturne de radio, avant d’être consacré style à part entière par son succès auprès des auditeurs.

C’est pourquoi Smokey Robinson, auteur de ce tube de 1976, est considéré comme le père de cette musique douce et apaisante. Ses premières diffusions conquièrent un public urbain, souvent noir, appréciant ses notes soul pour créer une ambiance de fin de journée détendue et, parfois, mélancolique.

Même bien après la mort du programmateur radio, Melvin Lindsey, qui a fait son succès, le « quiet storm » demeure un standard pour de nombreuses stations. Ses racines afro-américaines lui impriment une couleur jazz appliquée à des ballades lentes, ponctuées de rythmes relaxants et empreinte de l’émotion du gospel. Il se relie au RnB par ses élans propices à la danse, même si elle est plus douce et sensuelle que celle qu’inspire le RnB classique.

Sa période de gloire va du milieu des années 70 aux années 90, lorsque le RnB, dopé par le hip-hop, conquiert le public urbain noir, premier fan du « quiet storm ».

De grands noms emblématiques de la musique black ont participé à la renommée du genre. Marvin Gaye, Barry White, Lionel Richie, Stevie Wonder ont prêté la profondeur de leur voix au « quiet storm », tandis que les échos féminins de Sade, Natalie Cole, Stéphanie Mills y ajoutent une suavité en accord avec l’âme de ces notes envoûtantes. Car cette musique est une arme de séduction, maniée aujourd’hui par des héritiers de charme comme Brian McKnight, Keith Sweat ou Joe, dont les morceaux de ballades puisent aux sources mêmes du genre. Plusieurs groupes se rattachent aussi au style « quiet storm » : The Commodores, The Dells, The Spinners.

La version instrumentale, appelée « smooth jazz », confirme dans son appellation la constante de douceur, voire de langueur, du « quiet storm » à laquelle le tempo jazzy apporte juste ce qu’il faut d’énergie à cette sereine tempête.

 

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