Imperial Bedrooms, le nouveau cauchemar de Bret Easton Ellis
Imperial Bedrooms est la suite du premier roman de Bret Easton Ellis, Moins que zéro (Less than zero).
Clay, Julian et Blair sont de retour
Il ne s’agit pas de la nouvelle saison d’une série à succès, mais bien de la suite du premier roman de M. Ellis sorti en 1985. Il y a de quoi fantasmer ! Comment un groupe de jeunes gens dont le quotidien se résume à regarder MTV, prendre de la drogue, dépenser les millions de papa et à se livrer à la prostitution dans des hôtels sordides ont-ils évolué ? N’ont-ils toujours rien à perdre ? Sont-ils toujours incapables de ressentir la moindre émotion ? C’est en tout cas ce que Clay, le narrateur, nous confiait à cette époque.
Cette époque justement c’est celle de Reagan, du néo-libéralisme et des signes extérieurs de richesse. L’apologie de l’argent et la superficialité avaient mené les héros de Moins que zéro à flirter avec le nihilisme, « disparaître ici », pouvait fréquemment lire Clay sur les panneaux publicitaires de la ville de Los Angeles.
Salinger est mort, vive Bret Easton Ellis
Andrew McCarthy, l’acteur qui jouait le rôle de Julian dans l’adaptation cinématographique du premier roman – connu sous le nom de Neige sur Hollywood, en France – a pu lire le livre et s’est contenté de dire que l’œuvre été pleine de douleur, de souffrance et de rudesse. On n’en attendait pas moins, l’auteur de American Psycho n’aurait quand même pas écrit un livre débordant de joie et d’optimisme, surtout pas après Lunar Park.
La promo du bouquin lancée, la mort de J.D. Salinger – l’auteur de l’Attrape-cœur – est devenue une aubaine pour Ellis. « Yeah ! Merci mon Dieu, j’ai attendu ce jour depuis toujours ! Grosse fête ce soir » pouvait-on lire sur la page Twitter de l’auteur des Lois de l’attraction. Gros coup de pub évidemment, mais pas seulement. Lassé des comparaisons entre Clay – le narrateur de Moins que zéro – et Holden Caulfield – le narrateur de l’Attrape-cœur – Bret Easton Ellis, en célébrant ainsi la mort de son mentor, enterrait définitivement le père, alimentant ainsi le mythe autour de la personnalité de l’écrivain.