Les Demoiselles de Rochefort
Réalisation : Jacques Demy (1931-1990).
Date de sortie : 1967.
Principaux acteurs : Catherine Deneuve (Delphine Garnier), Françoise Dorléac (Solange Garnier), Jacques Perrin (Maxence), Michel Piccoli (Simon Dame), Danielle Darrieux (Yvone Garnier, la mère des jumelles), Gene Kelly (Andy Miller).
Musique : Michel Legrand.
Synopsis
Delphine et Solange, deux jumelles de vingt cinq ans, aussi belles que spirituelles, partagent leur passion pour la musique. Au fond d’elles-mêmes, elles n’ont qu’un désir : rencontrer le grand amour. Elles ignorent que ce rêve fou est sur le point de se réaliser…
A Rochefort, elles ne sont pas les seules à chercher l’âme sœur. Maxence, un jeune marin, peintre et poète, de passage dans la ville, recherche désespérément son idéal féminin. Or, le portrait qu’il en a esquissé ressemble étrangement à celui de Delphine… D’autre part, un pianiste Américain, Andy Miller, aperçoit Solange dont il tombe éperdument amoureux. Il ignore qu’elle est l’auteur de la sublime mélodie qu’il vient de trouver dans la rue… Pour clore ce chassé-croisé amoureux, la mère des deux jumelles, Yvone, ne sait pas que l’amour de sa vie, qu’elle pensait perdu à jamais, est à deux pas de son café. Dans une ambiance joyeuse de fête foraine, les amoureux ne cessent de se croiser, de se manquer, pour finalement finir par se rencontrer…
Critique
Ceux qui détestent les comédies musicales, fuyez, ce film n’est pas pour vous. Les autres, n’attendez pas trop longtemps avant de voir ce chef d’œuvre. Une fois de plus, Jacques Demy nous emmène dans un monde joyeux, élégant et coloré, où la musique renforce, aussi bien dans la joie que dans le drame, les sentiments. Tourné dans la ville portuaire de Rochefort, ce film développe l’un des thèmes favoris du cinéaste : celui du couple « fait l’un pour l’autre», que seul le hasard peut réunir.
Dans ce triangle amoureux, les chorégraphies et les chansons s’enchaînent, à mesure que les protagonistes sont sur le point de se rencontrer. Chaque personnage exprime ses désirs, ses peines et ses attentes dans une langue magnifique, pleine de nuances, de rimes et de jeux de mots. Quand Maxence décrit son idéal féminin, il chante ces paroles pleines de poésie : « Je ne connais rien d’elle et pourtant je la vois. J’ai inventé son nom, j’ai entendu sa voix. J’ai dessiné son corps et j’ai peint son visage. Son portrait et l’amour ne font plus qu’une image… ».
De même la chanson éponyme du film, reste gravée dans toutes les mémoires : « Nous sommes deux sœurs jumelles nées sous le signe des Gémeaux, mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol ré do etc… ».
Mais une des scènes les plus bouleversantes du film est sans doute celle où Gene Kelly (Andy Miller), au piano, finit par rencontrer sa bien aimée Solange (Françoise Dorléac). Enfin, réunis, les deux amoureux entament une danse des plus émouvantes et élégantes.