Romain Gary
Né en Lituanie le 8 mai 1914 de parents juifs, Roman Kacew arrive en France avec sa mère à l’âge de 14 ans.Abandonnés par le père, ils s’installent à Nice.
Le petit Roman – dont le prénom se francise et devient Romain – fait son lycée à Nice. Ses bulletins scolaires de l’époque marquent son intérêt prononcé pour les lettres (aux dépens des autres matières).
Dans un climat d’antisémitisme et de xénophobie croissants, il gagne Paris pour entamer des études de droit. Alors qu’il peine à obtenir ses diplômes, il préfère se consacrer à la littérature. A cette époque, il publie ses premières nouvelles dans l’hebdomadaire Grégoire. Il mettra fin à sa collaboration avec le journal lorsque la rédaction de celui-ci s’orientera définitivement vers l’extrême droite en affichant ses idées fascistes.
Naturalisé français en 1935, il entame sa préparation militaire et rejoint les forces françaises de la France libre du Général De Gaulle dès les années 40. Il sert notamment dans l’aviation, aux cotés du Groupe de bombardement Lorraine. C’est à cette époque que naît le pseudonyme de Gary, signifiant « brule » en russe.
La fin de la guerre marque un tournant dans la vie de Romain Gary. Il publie son premier roman Education Européenne en1945 et rencontre un vif succès. La même année, il entre au Quai d’Orsay et devient diplomate. Il séjourne tout d’abord en Bulgarie, à Sofia, puis en Suisse, à New-York, en Bolivie à La Paz. En 1957, il est nommé Consul général de France à Los Angeles. Il met fin à sa carrière de diplomate au début des années 60.
Parallèlement à sa carrière de diplomate, Romain Gary publie de nombreux romans : Le Grand Vestiaire en 1948, Les Couleurs du jour en 1952, Les racines du ciel en 1956, La promesse de l’aube en 1960.
Avec Les racines du ciel, il remporte son premier prix Goncourt. Premier prix car même si le prix Goncourt n’est en règle générale attribuable qu’une seule fois, Romain Gary est le seul écrivain français à en avoir remporté deux. Peu de temps après sa disparition, on apprend qu’il a publié sous le pseudonyme Emile Ajar quatre autres romans. Un de ces romans, La vie devant soi, a remporté le prix Goncourt en 1975.
Cette nouvelle est un pied de nez à la critique littéraire qui l’avait méprisé au cours de son existence. Sa deuxième femme, l’actrice américaine Jean Seberg se donne la mort en septembre 1979. L’angoisse du déclin et de la vieillesse, qui était perceptible dans ses derniers romans, Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable, Clair de femme et Les cerfs-volants, annonce sa fin. Il se suicide le 2 décembre 1980 à Paris.