La colopathie fonctionnelle…ça ne se passe pas que dans le ventre !
De nos jours, la colopathie fonctionnelle est l’une des maladies les plus répandues. En France, elle affecte une personne sur trois. Il s’agit d’une affection bénigne dont le retentissement se fait surtout sur la qualité de vie.
On peut la qualifier de maladie du stress car ses causes sont souvent psychologiques.
Le corps humain est complexe et quand un système est affecté, un autre en subit nécessairement les conséquences. Tel est le modèle type de la colopathie fonctionnelle.
Comme son nom l’indique, cette pathologie n’a aucun substratum anatomique et porte uniquement sur une défaillance fonctionnelle du côlon, on l’appelle également syndrome du colon irritable… et oui, irritable pour rappeler les nerfs !
Justement, ce dysfonctionnement digestif concerne souvent des sujets au profil anxieux, majoritairement de sexe féminin. Il porte sur des troubles de motricité du colon et en affecte ainsi les mouvements d’absorption d’eau. Parfois, il est en rapport avec certaines intolérances alimentaires ou avec des repas trop copieux et trop riche. La symptomatologie est souvent chronique et est faites de douleurs abdominales à type de coliques, paroxystiques, des troubles de transit fait de constipation, de diarrhée voire d’une alternance diarrhées-constipation, et des troubles de motricité digestives à type de flatulence ou de ballonnement.
L’apparition de ce tableau clinique peut être rythmée par la prise de repas, ou parfois cataméniale chez les femmes c’est-à-dire en rapport avec le cycle menstruel. L’émission de selles ou de gaz améliore les crises. Ce trouble purement dyspepsique n’a aucun retentissement sur l’état général, autrement dit, il n’entraîne ni fièvre, ni dénutrition ou amaigrissement, ni asthénie et le diagnostic de colopathie fonctionnelle ne peut être retenu qu’après avoir éliminé une étiologie organique pouvant exprimer une sémiologie similaire.
Une fois étiquetée en tant que telle, une colopathie fonctionnelle ne justifie pas le recours a des examens paracliniques et sa prise en charge relève du multidisciplinaire et repose essentiellement sur trois volets à savoir une bonne hygiène de vie, une prise en charge médicamenteuse et une assistance psychologique.
L’hygiène de vie sous entend une alimentation correcte. Bien que de moins en moins incriminé dans la genèse de la maladie, une conduite alimentaire cohérente reste de mise. Il faut éviter les repas pris trop vite, à heures irrégulières, les grignotages et les repas copieux et privilégiez les fruits et les légumes, riches en fibres et sans résidus, mais sans tomber dans l’excès. Exclure inopinément des groupes alimentaires risquerait de provoquer des carences nutritionnelles.
De même, l’hygiène de vie ne peut se concevoir sans une activité physique régulière assurant un équilibre de l’organisme et permettant de canaliser le stress.
Quant au traitement médicamenteux, il existe certaines classes thérapeutiques qu’il serait judicieux de prendre en cas de crise à savoir des antispasmodiques contre les douleurs, des antidiarrhéiques en cas de diarrhées, ou des laxatifs lors des constipations. Le charbon activé peut également être indiqué.
Parfois, il ya lieu d’indiquer un traitement anxiolytique associée à une prise en charge psychologique.
En tout cas, il est important de rappeler qu’aucune médication ne remplacera une bonne prévention. La prévention de la colopathie fonctionnelle, maladie plus nerveuse que colique, ne peut se concevoir qu’à travers une bonne hygiène de vie reposant une alimentation saine, une activité physique et une lutte contre l’anxiété.