La fish pédicure : poissons amis !
Les amateurs de nouvelles expériences et de soins naturels seront comblés par cette technique plébiscitée par l’Asie.
On sait depuis longtemps que la nature regorge de trésors médicinaux, que certaines méthodes ancestrales n’ont pas trouvé leur équivalent dans le monde moderne, bref que l’on peut tirer de la terre, ou de l’eau, des ressources aux mystérieuses vertus. L’engouement actuel pour les produits et les techniques « bio » accélère la quête de ces atouts naturels, parfois, surprenants. Aujourd’hui, c’est la fish pédicure qui, après avoir conquis l’Asie, particulièrement le Japon, puis les Etats-Unis, commence à séduire les Français. Venue de Turquie, cette technique a d’abord été utilisée pour ses vertus thérapeutiques. En réalité, il s’agit plutôt du recours à une précieuse assistance, celle des « poissons docteurs ».
De petits poissons d’eau douce, les Garra Rufa, ont la particularité de débarrasser la peau de toutes les cellules mortes. Dans un aquarium chauffé à 25-30°, la méthode est indolore, puisque ces poissons, de quelques centimètres, sont dépourvus de dents et que seuls les plus chatouilleux peuvent être incommodés.
Il suffit de plonger les pieds 20 min environ pour permettre aux Rufas d’accomplir leur besogne. Non seulement la douce voracité de ces poissons aboutit à un gommage complet et irréprochable des pieds, mais leur vigueur gourmande procure un léger massage, ou du moins une bienfaisante action sur la circulation sanguine.
La fish pédicure a d’abord été expérimentée dans un salon d’esthétique parisien, d’inspiration asiatique, avant d’être adopté par d’autres établissement du secteur, y compris en province. En raison du peu d’investissement nécessaire, il est prévisible que la mode se répande vite.
Toutefois, quelques incertitudes ont surgi. Si l’innocuité du traitement sur les poissons eux-mêmes n’est pas en cause, ce que n’auraient pas toléré les défenseurs des animaux, des doutes ont été émis, entre autres sur la sécurité sanitaire du fish pédicure. Les risques de transmission, de mycose ou autre affection, d’un client à l’autre, ont été dénoncés par l’administration sanitaire de 22 Etats américains, qui ont interdit la fish pédicure sur leur territoire. De même, l’efficacité de cette méthode sur la guérison de maladies dermatologiques (eczémas, psoriasis) n’est pas absolument établie. Enfin, certains salons emploieraient, au lieu des Rufas, des poissons aux mêmes performances, mais eux dotés de dents, ce qui peut devenir gênant quand ils grandissent.
Les risques sont tout de même minimes, puisque, dans les cabines d’esthétique soucieuses d’une hygiène parfaite, l’eau est scrupuleusement filtrée entre chaque personne et changée régulièrement. La séance de bain coûte environ 35 euros, 49 si elle est suivie d’une pédicure complète.