L’exposition Yves SaintLaurent à Paris
Le Grand Palais a accueilli en 2010 l’exposition du célèbre couturier Yves Saint Laurent. Rappelons-nous…
Cette exposition évènement a regroupé 300 modèles sélectionnés (parmi les 5000 costumes conservés par la Fondation Pierre Berger YSL) sur une étendue de 40 ans.
Deux studios ont été mis en place. Deux studios pour deux univers : un studio mental et un studio réel. Le tout autour de la richesse d’imagination et créativité d’Yves Saint Laurent, à la croisée de l’art, du cinéma, et de la modernité, la source permanente du créateur. On a pu virevolter au milieu des créations, pendues à des mannequins. Elles ont bien décrit l’aboutissement des idées d’YSL, et ont été présentés dans les deux premières salles.
On n’a pas pu s’en aller sans avoir visité la salle appelée « Voyages Imaginaires » qui a bien décrit les pensées du couturier, qui n’aimait pas voyager. Il a dépeint cependant un exotisme assez convaincant, surement importé de ses retranchements à Marrakech pour dessiner ses œuvres. Impossible d’oublier non plus la salle « Hommages à certains artistes », les plus chanceux se sont vu assimiler à des robes ou autres pièces nobles de tissus : Matisse, Picasso, l’art africain du Mali…
A noter, les pièces les plus célèbres : bien sûr le caban, emprunté au marin pour son aspect aussi fonctionnel que masculin, comme Yves Saint Laurent aimait les détourner pour la femme. Il voulait l’adapter et permettre à la population féminine d’arborer ces vêtements qu’ils jugeaient très esthétiques. Vous découvrirez les premiers costumes pantalons, qui ont tant fait parler du créateur, ainsi que la si caractérielle et osée robe Mondrian, qui a fait baver plus d’une fashionista. Sans oublier la saharienne, à élever au même rang. Gare au rapt ! Petit clin d’œil cinéma français avec la robe dite « de pensionnaire » que portait Catherine Deneuve dans Belle de jour, classique mais indémodable.
En résumé, YSL était d’abord un artiste. Soucieux de s’écarter des mœurs de la mode d’autrefois et lassé de servir et quasiment imposer un look aux femmes de sa génération, il a fini par rompre les codes… et c’est ce qui l’a transcendé. Si l’on devait déterminer une femme représentative de ses collections, se serait une femme active et prenant son destin en main. Il a donc tout simplement réussi la prouesse d’anticiper la prise de pouvoir qui était promise aux femmes des années 60, et a accompagné, avec génie, l’élévation de leur statut social.