Austin, l’histoire d’un succès légendaire
Profitant du grand essor de l’industrie automobile britannique au début du siècle dernier, Herbert Austin, alors directeur général de Wolseley, créa, en 1905, sa propre entreprise, à Longbridge, au Sud de Birmingham.
Des débuts prometteurs
Baptisée Austin of England, la nouvelle compagnie automobile commença sa production, un an plus tard. Visant la classe moyenne supérieure, les premières voitures étaient conventionnelles certes, mais bien construites.
Un premier modèle, la 25/30 CV fut lancé, suivi trois ans plus tard, par trois quatre cylindres (15, 18/24 et 40 chevaux) et un six cylindre de 60 chevaux. Ce dernier a servi de base à un modèle sportif, qui a obtenu les 18e et 19e places au Grand Prix de France.
Un quatre cylindres de 1,6 litre a été conçu, en 1910. Au début, il était destiné à l’exportation mais il fut vendu sur le marché britannique, en 1911, en même temps qu’un monocylindre de 1100 cm3.
Un parcours en dents de scie
Après la Première Guerre mondiale, la maison Austin sortit un nouveau modèle : la Twenty de 3,6 litres, qui ne connut pas le succès escompté. Mise en liquidation judiciaire, la compagnie tente, en 1921, de redresser la barre avec la Twelve de 1,6 litre, décrite comme une version réduite de la Twenty. La Twelve, jugée fiable, resta en production jusqu’en 1936.
Cependant, le plus grand succès de la marque Austin – avant sa fusion avec le groupe Nuffield (Morris, MG, Wolseley et Riley) – fut, incontestablement, l’Austin Seven.
Dotée d’un moteur à barbotage d’huile de 696 cm3 puis, de 747 cm3, conçu par un jeune ingénieur de 18 ans du nom de Stanley Edge, l’Austin Seven vit le jour en 1922. Avec ses quatre places, ses freins aux quatre roues et son prix réduit, elle se vendit à près de 300 000 exemplaires, se déclinant en plusieurs versions jusqu’en 1939. Son succès fut tel que, en 1927, on estima que 70 % des automobilistes britanniques circulaient en Austin Seven.
En 1939, la Seven fut remplacée par la Eight, dotée d’un moteur de 900 cm3, qui resta en production jusqu’en 1947. En même temps, d’autres modèles furent réédités ou construits. Ce fut le cas, notamment, de la Twenty six cylindres de 3,4 litres mise en vente en 1927, la Sixteen de 2,3 litres mise en vente en 1928 et la Ten de 1125 cm3, introduite sur le marché en 1932 et arrêtée en 1947.
Ce n’est qu’en 1945 que le premier moteur à soupapes de 2199 cm3 fut installé sur la Twelve de 1940. La suspension à roues avant indépendantes fit son apparition, en 1948, sur les modèles suivants : Princess, Sheerline et l’A40 de 1,2 litre.
En 1952, la marque Austin s’unit avec MG pour donner naissance à la BMC (British Motor Corporation). La même année, la collaboration avec Donald Healey avait abouti à la conception de l’Austin-Healey, qui se déclina en plusieurs versions.
L’année 1952 fut, également, celle de l’apparition de la première voiture monocoque, l’A30 de 803 cm3.
Une fin prématurée
La BMC connut des jours heureux, au cours des années 50 et 60, avec la création de plusieurs modèles à succès. Mais la voiture qui remporta tous les suffrages fut, assurément, la Mini Minor, conçue par Alec Issigonis, en 1959.
La Mini était une traction équipée d’un moteur de 848 cm3, monté de façon transversale, avec une boîte à quatre vitesses, des roues de 10 pouces de diamètre et une suspension en caoutchouc. Sa popularité fut telle qu’elle devint, à ce jour, le modèle légendaire et emblématique de l’Austin.
Mais cela ne suffit pas pour assurer la longévité de la marque qui, dès 1978, fut absorbée par la British Leyland et la BMC devint BLMC. Par la suite, la BLMC fut rebaptisée Rover Group pour être racheté, en 2005, par un constructeur japonais.