Peugeot : une saga industrielle de 200 ans
L’histoire de Peugeot est celle de l’une des plus belles aventures industrielles en France.
En effet, que de chemin parcouru depuis que les frères Jean-Frédéric et Jean-Pierre Peugeot décident en 1810 de se lancer dans la sidérurgie et transforment le petit moulin de Hérimoncourt (Doubs) en forgerie d’acier.
Des moulins à café aux automobiles
L’usine Peugeot commence par fabriquer des ressorts pour l’horlogerie et des lames de scies. Les premiers moulins à café sont produits en 1840 et le nom Peugeot se retrouvera bientôt apposé sur des moulins à poivre, des crinolines, des machines à coudre, des tricycles, des vélos, des scooters, des motocyclettes, des robots ménagers et, bien sûr, des automobiles.
Le logo du lion, récemment modernisé, date de 1858. Les dents du fauve, sa souplesse et sa rapidité sont censées illustrer les qualités des lames de la marque.
C’est Armand Peugeot qui lance l’entreprise familiale dans la construction automobile à partir de 1891 avec les premiers modèles de la marque, les Peugeot Type 2 et Type 3, qui développent une puissance de 8 chevaux et atteignent une vitesse maximale de 25 km/h.
A la veille de la Première Guerre mondiale, Peugeot est déjà une entreprise imposante, avec quatre usines à Audincourt, Lille, Beaulieu et Valentigney. L’entreprise construit à elle seule 10 000 automobiles, soit la moitié de la production française.
En 1925, la 100 000e Peugeot sort d’usine. Les moyens de production sont concentrés en 1929 sur le site de Sochaux, inauguré en 1912. La marque passera relativement bien la crise des années trente grâce au succès de la 201.
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la société connaît quelques difficultés qui l’obligent à adopter une politique dite « monomodèle » qu’elle inaugure avec la 203 et qui prendra fin en 1965 avec le lancement de la 204, la première traction avant de la marque.
L’ère PSA Peugeot-Citroën
Au début des années 1970, Peugeot est le deuxième constructeur automobile en France après Renault, avec une production atteignant 500 000 voitures.
En 1974, Peugeot prend le contrôle de Citroën, au bord du dépôt de bilan, à la demande du gouvernement français. De cette union naîtra le groupe PSA Peugeot-Citroën. Le groupe rachète deux ans plus tard les trois filiales européennes de Chrysler. PSA récupère en même temps les sites industriels de Poissy, Ryton en Grande-Bretagne et Villaverde en Espagne. Mais la digestion de ces acquisitions répétées sur une courte période sera lourde. La tentative de ressusciter la marque Talbot en y intégrant les ex-filiales Chrysler se soldera par un échec.
Impératif vital dans le contexte de la mondialisation, la croissance de Peugeot à l’international est marquée par l’implantation en Chine en 1985, tandis que l’inauguration en 2001 de l’usine de Porto Real, au Brésil, après l’implantation en Argentine, renforce la présence de la marque au lion sur le marché du Mercosur.
PSA est aujourd’hui le deuxième groupe automobile européen après Volkswagen et le septième au niveau mondial.