L’histoire du Rap : Des origines à nos jours

Le rap est basé sur l’improvisation, la rime, le rythme et le vécu et fait partie du patrimoine noir américain : Gospel, Jazz, Rock…

Les rappeurs généralement issus des banlieues se décrivent et font état de leurs conditions de vie ainsi que celles de leurs contemporains sur un mode contestataire parfois jugé trop virulent.

Le rap proprement dit a, au fur et à mesure du temps, évolué et n’a pas toujours été tel que nous le connaissons aujourd’hui. L’un de ses ancêtres, le « spoken word » (« mot parlé » en français), a vu le jour vers les années 1970 avec l’apparition de quelques groupes tels que « The last poests » ou encore « The watts prophets ». Les thèmes portaient alors essentiellement sur la négritude avec des rythmes battus par des tambours africains.

Vient ensuite le hip hop qui quant à lui, naît dans les années 1974. DJ Kool Herc qui en est l’un des pionniers, était loin d’imaginer la déferlante que cela allait entrainer. Sans le hip hop le rap n’aurait en effet jamais pu exister et c’est en 1979 que le premier morceau de rap est audible sur les ondes avec le titre « King Tim III » composé par les « Fatback Band ».

Il faudra attendre près de 10 ans pour que cette forme de musique prenne son essor et qu’elle connaisse enfin son âge d’or avec l’apparition de duos Dj (disque jockey) et Mc (Maitres de cérémonie) tels qu’Eric B & Rakim et Pete Rock & CL Smoot.

Malgré son origine noire américaine, le rap n’est pas resté cantonné à un groupe ethnique en particulier et s’est peu à peu fait une place au sein d’autres cultures. A l’instar du Jazz, les artistes blancs s’en sont emparés. En le marquant de leur empreinte, ils lui ont permis de toucher un public plus large. L’un des meilleurs exemples est le rappeur « Eminem » qui bien que controversé a su apporter à ce courant musical sa touche très personnelle.

C’est en 1979 que le rap débarque en France, avec un de ses piliers incontestables nommé Sidney, Son émission « Hip Hop » diffusée sur TF1 en 1984 fut quasiment la première entièrement dédiée à cette culture musicale. C’est d’ailleurs grâce à ce programme télévisé que de célèbres groupes ont pu se lancer et se faire connaître du grand public, tels que IAM, Suprême NTM, ou Assassin. Mais leur discours n’a pas toujours été très apprécié. Certains morceaux ont même été vivement critiqués et ont fait l’objet d’une censure, provoquant des débats houleux parfois jusqu’au sommet de l’Etat, notamment ceux s’attaquant aux institutions en général et à la police en particulier (J’appuie sur la gâchette de NTM et la France de Sniper) mais aussi ceux qui aux yeux de quelques-uns constituent une atteinte à l’intégrité des femmes (textes du groupe Orelsan). Incitation à la haine ou tout simplement photo instantanée de ce que certaines populations vivent au quotidien ? A chacun son opinion. Mais quoiqu’il en soit le Rap qui est sans conteste un art à part entière qui a permis à toute une génération d’exprimer ses opinions et de dévoiler au grand jour la dure réalité de ceux qui, du fait de leurs origines, raciale ou sociale, n’ont pas toujours voix au chapitre.

A l’heure actuelle, la scène du rap français est l’une des plus en vue aussi bien qualitativement que quantitativement. Certains affirment même avec conviction que beaucoup de rappeurs de l’Hexagone sont capables de rivaliser avec les plus grands artistes américains.