Bernard Hinault : un palmarès unique
Bernard Hinault affiche, après Eddie Merckx, le plus complet des palmarès mondiaux : de longues années passées au service d’un sport qu’il aura contribué à populariser plus encore.
Ce breton au caractère bien trempé prend sa première licence en 1970 à l’Amical Cyclotourisme Briochine et remporte en 1971 sa première course dans les Côtes-d’Armor. Grimpant petit à petit dans la hiérarchie des courses cyclistes, il devient champion de France amateur en 1974 à son retour du service militaire.
Devenant alors vite professionnel, il court sous la houlette de Jean Stablinski. Les victoires s’enchaînent alors. Rien ne semble pouvoir l’arrêter : 1er au circuit de la Sarthe en 1975, 7e à Paris-Nice, 1er à un critérium d’après Tour en battant Merckx… la longue route vers le succès est lancée.
Il intègre l’équipe Renault-Gitane suite à des tensions avec Stablinski. Cyril Guimard dirige l’équipe. Hinault va alors pratiquement remporter toutes les courses du calendrier internationale jusqu’en 1983.
- Paris-Camembert en 1976
- Gand-Wevelgem en 1977
- Liège-Bastogne-Liège en 1977 et en 1980
- Le Dauphiné Libéré en 1977, malgré une chute dans le col des Portes
- Cinq fois premier au Grand-Prix des nations
- Tour d’Espagne en 1978
- Champion de France en 1978
- Tour de France à sa première participation en 1978
- Tour de France 1979 avec 7 victoires d’étapes
- La Flèche Wallonne en 1979 et 1983
- Tour de Lombardie en 1979
- Tour d’Italie en 1980
- Tour de France en 1981 avec 5 victoires d’étapes
- Amstel gold Race en 1981
- Paris-Roubaix en 1981
- Tour de France en 1982
- Tour d’Italie en 1982 et 1983
- Champion du Monde, titre conquis à Sallanches en 1982
Anquetil et Hinault sont d’ailleurs deux des rares coureurs à avoir remporté la Vuelta et le Tour de France la même année. Hinault réitère l’exploit en 1982 avec le doublé Giro – Tour, tout comme Anquetil, là encore.
Hinault, après 1983
Déclaré forfait au Tour de France 1983, Hinault quitte la formation de Cyrille Guimard en mauvais termes avant de rejoindre un nouvelle équipe : La Vie Claire dirigée par Bernard Tapie. Il veut utiliser le nom du champion pour vendre les produits de cette marque sur le marché nord-américain mais c’est surtout la pédale Look qu’il veut y diffuser.
1984 marque le retour à la compétition et Hinault renoue avec la victoire : Paris-Nice, Les 4 jours de Dunkerque, une 2e place au Tour de France derrière Laurent Fignon, mais il enchaîne derrière avec le Grand Prix des Nations, le Tour de Lombardie et Le Trophée Barachi.
En 1985, il réalise à nouveau le doublé Giro – Tour de France malgré une fracture du nez handicapante en montagne. Désireux de battre le record de Jacques Anquetil, le forçat de la route se présente en 1986 à nouveau sur le Tour de France. Cette année marque une arrivée de légende à l’Alpe d’Huez : une arrivée main dans la main avec Greg LeMond. Celui-ci gagnera le tour 86, Hinault finissant deuxième. Beaucoup voient en cette étape un passage de flambeau de Hinault à son poulain LeMond qui aura une carrière digne de celle du champion français par la suite. Il gagne malgré tout encore la Coors Classique devant LeMond cette fois et remporte sa dernière course à Angers en septembre 1986 avant de raccrocher le vélo à Quessoy, tout près d’Yffiniac, lors d’un cyclo-cross.
Mitterrand le décorera en janvier 1986 de la légion d’honneur pour couronner sa carrière exemplaire.
Hinault retraité
Dès le début de sa carrière, cet homme du terroir savait qu’il deviendrait, une fois le vélo raccroché, agriculteur. Il devient alors éleveur dans les Côtes-d’Armor jusqu’au début des années 2000, la crise de la vache folle ne l’ayant évidemment pas épargné.
Malgré tout, le cyclisme et lui étant inséparable, il remplace Anquetil en 1988 au poste de sélectionneur de l’équipe de France professionnelle jusqu’au championnat du monde de 1993. Il prend également des responsabilités dans la société organisatrice du Tour de France.
Champion unique dans l’histoire, aux côtés d’Anquetil, Hinault reste un des français les plus titrés au monde.